2025 - éditions contre-sort
couverture : mutti
CORTÈGE N°2 est dédié à T. et N.
deux amis proches de la rédaction, décédés
lors de la confection de ce numéro.
introduction
La misère et la nuit
foudroiements et
effondrements
salle réveil / sale réveil
quand je regardais les
nuages...
lettte ouverte (reprise)
l'air pèse de tout son
poids
dix leçons pour un abri
d'abord la fin
berlingot
s'invisibiliser
rubis dit
kouli, kouli, kouli
benti
quatre textes
y'a pas maldonne
la rédaction
noémie koch
philippe minot
yve bressande
marie-anne schnerb
f.l.p.d
benjamin milazzo
catalina raíz
sihem benmina
thomas benes
samir élias
marianne & rubis
chems bakkali
sacha zamka
la rédaction
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CORTÈGE
revue d'hérésies
se passer en douce]
Pour ce second numéro, beaucoup ont saisi cette ligne naturelle et
l'ont continué doing their thing, comme on disait dans les années
soixante, c'est-à-dire en faisant leur truc. Nous pensons avoir réussi
cet étrange pari, ce numéro pouvant se lire comme un triptyque : du
désœuvrement actif à la guerre commune, en passant par la
tentative acharnée dhabiter les choses, de saisir leurs vertiges et
dappuyer les mystères.
Alors, bonne lecture et nhésitez pas : faites comme les caresses, les
doigts simbriquant dans une faille après lautre.
LA RÉDACTION
4
INTRODUCTION
Dans le premier numéro de CORTÈGE, il
ny avait ni manifeste, ni ligne éditoriale
sinon le terme de cortège même, en tout ce
quil peut contenir. La ligne éditoriale
sécrivant d'elle-même, d'une contribution à
l'autre.
I
CORTÈGE N°2
NOÉMIE KOCH
LA MISÈRE
ET LA NUIT
6
CORTÈGE N°2
La ville pue. Moi, poupée.
Lhomme. Frappée. La came, peut-être.
Ils ont frôlé mes reins, salé mon ventre ;
(il, venu chasser les chiens, chassa la nuit.)
Doutes et blancs sous les néons ;
je pisse contre un gant sous légout.
Relent immonde.
La nuit éteint mon mot,
et ce quil reste de lumière coule en crachat
et crachat giclé trop tard
deviendra cendre contre les dents.
Un vent redouble d'effort, tourne et
se cogne contre les ruines.
Rien n'y fait, hélas.
7
réveil
lumière, parole et
destruction
Je me lève, raide, mâchant des gestes et des râles.
Un vent redouble d'effort,
tourne et se cogne contre les ruines,
s'agitant, ne trouvant de sortie nulle part.
Pas d'éclair dans la bouche,
les mots éteints
traversant le champ du dehors.
Se coller les veines à la crasse,
sur la peau, dans la boîte où cogne le vent.
sur la peau, sous les peaux ouvertes
par le sexe transmis des chiens.
(Tant de morsures grondent ces silences-là, encore.)
Rêve la fraîcheur,
Rêve d'eau qui s'écoule entre les doigts.
Mais le collant à mes genoux,
le collant fendu à mes genoux, ce qui coule et le gant.
Le même vent qui plaque un sac plastique contre mes jambes.
8
départ du corps
pourrir vivant